Le Convoi de l'eau
« De l’avant de la file nous parvint un joyeux tumulte.
Les voix qui s’élevaient dans la pénombre de la forêt déclenchèrent les cris aigus et les battements d’ailes d’oiseaux sauvages.
Nous avions tous attendu cet instant avec impatience.
Nous nous sommes arrêtés, avons levé la tête, avant de repartir au pas de course. Nous ne sentions plus le poids des sacs, ni nos jambes complètement engourdies. Malgré notre impatience, nous n’avancions pas comme nous le voulions, notre marche était pénible. Nos corps étaient tirés subitement vers l’avant ou vers l’arrière, exactement comme si la traction d’un long convoi au démarrage nous parvenait, et nous ne pouvions pas marcher selon notre propre volonté. C’était dû à l’épaisse corde qui nous reliait tous au niveau des hanches, mesure indispensable pour éviter les dangers de la marche en montagne.
Le tumulte augmentait en se rapprochant. Mais comme les ouvriers situés à l’avant étaient restés arrêtés, à l’arrière, nous nous bousculions sur le sentier forestier en écoutant ces cris de joie… »
Ce livre est un objet précieux qui laisse stupéfait, un chef d’œuvre absolu de beauté, une pépite qui scintille dans la bibliothèque et dont le contenu pourtant révélé garde au fil du temps son implacable mystère. Marqué au fer rouge au coin de la mémoire vivante.
Etrange et terrible, on a envie de le garder pour soi, silencieux et secret, ne rien révéler.
Mais à quoi bon ce blog, si je ne le partage pas ?
Dans quelques jours, Noël… C’est cadeau !
Le Convoi de l'eau
Un roman de Akira Yoshimura